Depuis une quinzaine d’années, l’émergence des données de télédétection à
Très Haute Résolution Spatiale (THRS) et la démocratisation des
Systèmes d’Information Géographique (SIG) aident à répondre aux nouveaux
besoins croissants d’informations spatialisées. Le développement de
nouvelles méthodes de cartographie offre une opportunité pour comprendre
et anticiper les mutations des surfaces terrestres aux grandes
échelles, jusqu’ici mal connues. En France, l’emploi de bases de données
spatialisées sur l’occupation du sol à grande échelle (BD Ocsol GE) est
devenu incontournable dans les opérations courantes de planification et
de suivi des territoires. Pourtant, l’acquisition de ce type de bases
de données spatialisées est encore un besoin difficile à satisfaire car
les demandes portent sur des productions cartographiques sur-mesure,
adaptées aux problématiques locales des territoires. Face à cette
demande croissante, les prestataires réguliers de ce type de données
cherchent à optimiser les procédés de fabrication avec des techniques
récentes de traitements d’image. Cependant, la Photo-Interprétation
Assistée par Ordinateur (PIAO) reste la méthode privilégiée des
prestataires. En raison de sa grande souplesse, elle répond toujours au
besoin de cartographie aux grandes échelles, malgré son coût important.
La substitution de la PIAO par des méthodes de production entièrement
automatisées est rarement envisagée. Toutefois, les développements
récents en matière de segmentation d’images peuvent contribuer à
l’optimisation de la pratique de la photo-interprétation. Cette thèse
présente ainsi une série d’outils (ou modules) qui participent à
l’élaboration d’une assistance à la digitalisation pour l’exercice de
photo-interprétation d’une BD Ocsol GE. L’assistance se traduit par la
réalisation d’un prédécoupage du paysage à partir d’une segmentation
menée sur une image THRS. L’originalité des outils présentés est leur
intégration dans un contexte de production fortement contraint. La
construction des modules est conduite à travers trois prestations
cartographiques à grande échelle commandités par des entités publiques.
L’apport de ces outils d’automatisation est analysé à travers une
analyse comparative entre deux procédures de cartographie : l’une basée
sur une démarche de photo-interprétation entièrement manuelle et la
seconde basée sur une photo-interprétation assistée en amont par une
segmentation numérique. Les gains de productivité apportés par la
segmentation sont, évalués à l’aide d’indices quantitatifs et
qualitatifs, sur des configurations paysagères différentes. À des degrés
divers, il apparaît que quelque soit le type de paysage cartographié,
les gains liés à la cartographie assistée sont substantiels. Ces gains
sont discutés, à la fois, d’un point de vue technique et d’un point de
vue thématique dans une perspective commerciale.
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